L'Histoire du Mont...

L'Origine du Monde: la Division du Néant

Au début, il y avait le Néant. Le monde Originel. Un univers infini sans frontière et sans vie. Un univers gigantesque en perpetuel mouvement. En effet, le Néant tournait comme une spirale très lente et s'étendait. C'était un univers sombre et terrifiant. Le Néant était une masse titanesque d'énergie pure qui ne cessait d'augmenter jusqu'à avoir du mal à contenir cette amas de force. Cet univers était contraint à disparaître un siècle ou l'autre.
Or, un jour, comme prévu, cet univers s'arrêta. La spirale cessa son manège sans fin pour s'immobiliser à jamais. L'inimaginable masse d'énergie avait pris le contrôle. Cette force voulait se libérer et ne plus être l'esclave des envies d'agrandissement du Néant. Elle désirait être libre.
Elle explosa.
Cette explosion fut indescriptible. L'énergie libérée se propagea sur toute la surface du Néant, le rongeant de l'intèrieur comme de l'extèrieur. Le condamnant. Le tuant. Le Néant tout entier venait de s'autodétruire.
Un épais nuage de poussière, de lumière et de débris recouvra les restes du Néant. L'enveloppa, comme pour cacher une faute grave. Plusieurs autres explosions se produirent encore. Le nuage devint de plus en plus épais et s'étendait.
Cet étrange et impressionant spectacle continua pendant des millions d'années. L'énergie était si puissante et si dense que rien ne pouvait lui résister et le nuage de débris ne faisait qu'assembler tout ses dégâts. Il y en avait tellement, d'énergie, que même libérée, elle ne pouvait se mouvoir librement car le nouvel univers créé n'était pas assez large pour la contenir en entier.
L'énergie se tassa donc au centre du nuage recouvrant les restes du monde Originel en attendant que le nuage s'étale plus.
Malgré son manque de place, l'énergie se multipliait jusqu'à devenir dix fois plus dense et plus puissante qu'à l'intérieur du Néant. Au bout d'un million d'années, le nuage était surchargée: l'énergie se massait partout, ne laissant aucun minuscule espace pour l'énergie nouvelle qui arrivait toutes les secondes. L'endroit où l'amas d'énergie était le plus dense était au centre du nuage. Grave erreur.
Un jour, le nouvel univers céda, trop encombré, et au milieu du nuage, là où la densité d'énergie était la plus forte, se fissura. Une fissure sombre, ténébreuse se creusa. Au fond de cette immense crevasse s'étendant de part et d'autre du nouvel univers, un tourbillon se forma. Un tourbillon noir. Sinistre. Il avala toute l'énergie qui n'avait pas encore sombrée dans les tréfonds de la faille. On aurait dit un véritable trou noir. Non, c'était un trou noir.
Puis soudain, lorsqu'il ne resta que deux et uniques particules d'énergie, la faille s'illumina. Le trou noir disparut, sûrement avaler par l'éblouissante lumière. Cette illumination chassa le nuage de débris de l'énergie qui n'existait plus et tout l'Univers se retrouva enveloppé de cette douce et généreuse lumière.
Lumière qui disparut aussi vite qu'elle était venue. En souvenir, il ne restait d'elle qu'une fine frontière de feu. Ainsi que deux mondes séparés par cette frontière. L'un se trouvait au-dessus de l'autre et paraissait doux et bon. Il était enveloppé de la même lumière qui avait illuminer l'Univers. Il fut nommer le Monde Divin.
L'autre se trouvait en-dessous du Monde Divin et rien ne paraissait plaisant à l'intèrieur: environnement sec et sombre sans aucun espoir de vie décoré d'un ciel rouge sang se mêlant au noir. Il était enveloppé de la même atmosphère horrible que le trou noir ayant tout avaler. Il fut nommer le Monde Démoniaque.
En-dessous de ces deux Mondes, il y avait du vide. Un vide qui ne pourrait être rempli que par un être puissant qui peut-être naîtra un jour.
Les deux particules d'énergie survivantes, quant à elles, furent chacune envoyée dans un des Mondes créé pour les nourrir de leur maigre force et les faire vivre. Pour l'éternité. Telle était leur punition pour avoir osé diviser le Néant.

Les Deux Mondes descendant de cette division donnèrent naissance aux plus fameux royaumes de l'Univers: Illynia et le Mont OlymTiTipe.

Telle furent les conséquences de la Division du Néant. Notre Monde était né.







La naissance de Titi
Ténèbres agglutinées. Noir si dense et si profond que nul n'en discernait le commencement et la fin. Petit-fils du Néant, le vide apparu après la création des deux mondes était lové telle une gigantesque panthère n'attendant que le moment propice pour bondir sur sa proie et la dévorer. Il ne ressemblait pas au monde Démoniaque, mais était autrement plus terrifiant. L'homme malheureux qui se retrouvait au cœur de l'obscurité voyait les ténèbres lui coller à la peau. Toutes ses peurs, ses cauchemars, ses fantômes remontaient à la surface et l'être se débattait telle une mouche prise au piège, jusqu'à la mort. Mais ce n'est jamais arrivé. Il n'y avait pas âme qui vive dans cet endroit, jamais. Le vide, immobile et enroulé sur lui-même, attendait. Quoi ? Il ne le savait pas lui-même.

Pourtant, un jour, cette masse colossale se mit à tourner, d'abord lentement puis de plus en plus vite. A quoi peut bien ressembler un morceau de rien en rotation ? Mystère. La noirceur formait un vortex, un entonnoir qui semblait presque tangible, et soudain tout explosa. Une lumière pure, une décharge d’énergie phénoménale, un concentré de photons balayèrent les lieux. Rien n'était comparable à ce feu d’artifice éclatant. Les rayons secouaient les ténèbres, le blanc le noir, le Bien le Mal. La lutte dura trois jours et trois nuits, et lorsqu'elle se termina enfin, lorsque les explosions désertèrent, ne laissant derrière elles qu'une grisaille estompée et nébuleuse, un être était né.

Il était beau. Magnifique, aucun doute possible là-dessus, même si ses traits étaient tirés par une grimace abasourdie. La bouche entrouverte côtoyait les pommettes saillantes, les yeux écarquillés s'encadraient de mèches comparables à du velours noir. L'étrange personnage, une cape d'or drapée sur l'épaule, flottait au milieu du non-être, mais il ne s'en rendait pas compte tant il était ébloui par sa propre personne. Il se tâtait le visage, agitait ses membres l'un après l'autre, se pinçait, se palpait, refusait d'admettre qu'il était vivant.
- Qui.. Qui suis-je ? Ou suis-je ? bafouillait-il sans cesse.
Soudain, une voix venue de nulle part retentit, pure, cristalline et à ce point empreinte de sagesse que l'homme en tomba à genoux. La voix de l'univers même.
- Tu es Titi, le plus grand des dieux.
- Qu'est-ce qu'un dieu ?
- Un dieu, chanta la voix, est un être supérieur, doté de pouvoir, qui peut manipuler le monde à sa guise, sans recevoir d'ordres de personne. Mais ce n'est pas que ça car toi, Titi, tu as une quête à accomplir.
- Quelle est cette quête ?
Il n'entendit pas la réponse. Quatre petits tourbillons venaient de se former à une vitesse fulgurante, et la seconde d'après ils explosaient, lui crachant dans les yeux leur flot aveuglant. Le pauvre Titi se frottait les yeux tandis qu'un timbre hystérique lui déchiquetait les oreilles :
- On est où ?!

Peu à peu, les tâches noires sur la rétine du dieu virèrent au rouge puis disparurent et il put admirer les nouveaux venus. Une personne aux longs cheveux nattés, dans la pénombre il n'aurait pu dire s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. Des demoiselles aux visages de poupée qui ne pouvaient être que jumelles, vue leur ressemblance. Et enfin, un homme sérieux, silhouette carrée et air impassible sans la moindre manifestation de surprise.
- Aeican, lança la voix mystérieuse, ce qui les fit tous sursauter.
L'homme - ce devait être le dénommé Aeican - leva la tête, écoutant des choses destinées à lui seul.
- K-lyspo et Mort rouge.
Les deux jumelles se regardèrent, essayant de savoir qui était qui. Quel humour de la part de leur créateur de les embrouiller dès le début !
- Jj12.
La dernière personne fit une révérence.

La voix finit par s'éteindre et un silence s'installa.
- Il fait sombre ici, commenta la capricieuse K-lypso - a moins que ce ne soit Mort rouge.
En effet, une douce lueur émanait du dieu suprême, mais pas des autres, et cela suffisait à peine pour distinguer les silhouettes. Alors Titi secoua sa cape et et une pluie d'étincelles tomba. Elles se répandirent dans la galaxie, s’agençant en des dessins étranges. Les deux jumelles ôtèrent chacune une bague en or de leurs doigts déjà chargés et les lancèrent dans l'espace. Les sphères apparues grossirent et se mirent en place, l'une décrivant des cercles autour de l'autre. C'était le soleil et la lune, mais il manquait quelque chose. Aeican décrocha un médaillon, vraisemblablement de valeur, qui pendait à son cou et l’expédia rejoindre les astres lumineux. Ainsi fut créée la Terre, et le groupe divin se dirigea vers elle.

Sur la planète, jj12 éclate en sanglots, balbutiant des explications confuses que personne n'entendit. Ses larmes coururent sur toute la planète et formèrent les océans et les fleuves. Les deux dieux s'amusaient à piétiner la roche, dessinant le relief des crevasses et des montagnes, tandis que les deux déesses restantes disséminèrent leurs cheveux afin de faire surgir les arbres. Puis ils firent une pause. Jj reniflait toujours. Titi bricolait quelque chose dans un coin.
- Tu fais quoi ? demanda son frère en s'approchant.
Le dieu des dieux tendit sa main où se trouvaient deux bonhommes faits de brins d’herbe.
- Ça, c'est Adam, expliqua-t-il. Et ça, c'est sa femme. Ils viennent juste de se marier et là, ils sont en train de se chercher un lit confortable. Et...
- Assez bavardé ! cria soudain Mort Rouge - à moins que ce ne soit K-lypso. Venez, il faut continuer notre chemin !
Titi la suivit d'un regard étonné :
- Elle a quelque chose contre les petits hommes verts, celle-là ?
Malgré tout, il laissa tomber ses deux créatures et les dieux se remirent en route.

On raconte que, lorsque les cinq dieux furent hors de vue, Adam et sa femme se levèrent et se mirent à marcher. Ils furent les premiers hommes de cette Terre et eurent beaucoup d'enfants. Les enfants s'éparpillèrent sur toute la planète, au nord, au sud, donnant à son tour vie à des rejetons. Et tandis que les dieux continuaient leurs chemins, ils croisaient de plus en plus de ces spécimens et s'étonnaient bruyamment, se demandant d'où ils sortaient.